Les “Mamy Boomers” réinventent la vieillesse 

30 mars 2022

société

La génération du baby-boom devient aujourd’hui celle du “papy-boom”. Faites le calcul. 40% des “baby-boomers”, génération née dans les années 50, ont pris leur retraite entre 2006 et 2010. Aujourd’hui toute cette génération se situe entre 70 et 85 ans et représente 1 Français sur 10.

La génération du baby-boom, phénomène singulier de la société post guerre, a progressivement été un foyer de petites révolutions. Autorité hiérarchique, famille, vie privée… Cette génération a donné de nouveaux cadres à la société et réinventé les rôles de chacun, et en particulier celui des femmes. 

Celles-ci ont réinventé la famille, en concevant autrement les liens conjugaux, familiaux et le rôle de mère. Si la restructuration des normes sociales et des schémas familiaux ont permis à chacun de gagner un sentiment de plus grande liberté, ils ont également apporté une révolution dans les modes de vie. 

Plus de liberté synonyme de solitude ?

Les femmes nées dans les années 50 ont pu plus massivement accéder aux études supérieures et à une carrière professionnelle. Aujourd’hui, de nombreuses études montrent que plus les parents sont diplômés, plus leurs enfants partent loin. Ce qui signifie que les enfants sont moins en mesure de venir en aide à leurs parents vieillissants.

D’autre part, l’augmentation significative des séparations et divorces dans les couples de cette génération a, par corollaire, augmenté le nombre de familles monoparentales. Une fois les enfants partis du foyer familial, les parents divorcés ou séparés se retrouvent rapidement seuls. 

 

Enfin, le passage à la retraite peut être particulièrement mal vécu par les femmes du baby-boom qui, pour la plupart, ont dédié 40 ans de leur vie dans la même entreprise. Elles sont passées d’un temps hyper structuré à une déstructuration totale des journées. Plus d’horaires, de contraintes, et le sentiment de tourner en rond s’installe rapidement.

 

 

La solitude est un accélérateur du vieillissement

“La majorité des Français sont persuadés, quand on leur parle d’une personne isolée, que c’est une personne seule physiquement dans un lieu où il n’y a personne autour d’elle. Souvent, les gens les plus isolés socialement sont des gens qui sont au milieu de tout le monde. 

Benoit Calmes, délégué général de l’Union nationale des centres communaux d’action sociale

 

Isolement et solitude sont trop souvent employés indistinctement pour décrire les situations quotidiennes des seniors. Selon un rapport du CESE (2017), « l’isolement social est la situation dans laquelle se trouve la personne qui,du fait de relations durablement insuffisantes dans leur nombre ou leur qualité, est en situation de souffrance et de danger. »

Même si ces notions restent corrélées il faut distinguer deux situations : on peut être isolé sans se sentir seul, et se sentir seul même au sein d’un groupe.

Selon le rapport du CESE (2017), 38 % des personnes objectivement isolées, au sens de l’absence d’inscription dans les réseaux de sociabilité identifiés, déclarent ne pas se sentir seules. Les sentiments de mal-être et de solitude ne tiennent pas qu’à l’isolement.

Cependant, le manque de lien social, par des interactions régulières avec la famille, les amis, ou même de nouvelles rencontres, favorise le risque de perte d’autonomie. 

La crise du Covid-19 a placé sous les feux des projecteurs l’isolement aggravé dont étaient victimes les séniors en EHPAD (composés à 80% de femmes) et les difficultés de la majorité des personnes âgées qui vit à domicile.

 

“9 Français sur 10 estiment que le sentiment d’isolement (94%) et de solitude (93%) sont les principaux responsables de l’accélération du vieillissement.

Etude OpinionWay 2022 – Les maisons de Marianne : vieillir en France

 

 

Les “Mamy boomers” continuent de faire la révolution !

L’espérance de vie augmente chaque année un peu plus, si bien qu’en 2030 (dans moins de 10 ans), l’espérance de vie sera de 82 ans pour les hommes et 87 ans pour les femmes. Cela va fortement renforcer la proportion des personnes âgées dans la société, et d’autant plus celle des femmes qui, de plus, jouissent d’une meilleure santé générale que les générations précédentes.

 

“80% des 65 ans et plus ont une vision positive de la vieillesse en 2022”

Etude OpinionWay 2022 – Les maisons de Marianne : vieillir en France

 

Les “mamy boomers” réinventent quotidiennement ce qu’est d’être une femme de plus de 70 ans, et véhiculent de plus en plus l’image de senior(e)s actives et dynamiques. Cette évolution tend à favoriser un regard globalement plus positif sur la vieillesse, même si les femmes gardent encore une représentation plus sévère que les hommes sur le sujet.

 

 

Des solutions en accord avec cette génération

La génération des baby boomers est un véritable paradoxe sociétal que les acteurs du terrain commencent à prendre en considération. Si les baby-boomers ont mené ces révolutions pour redéfinir le cadre social dans lequel ils ont évolué, il en va de même pour leur vieillesse. 

Loin des modèles sociaux d’avant-guerre ou des structures actuelles, nombre de seniors, en particulier les femmes, envisagent leur retraite comme un renouveau, un nouveau chapitre à construire. C’est en partie la raison pour laquelle des projets d’habitat partagé, qui regroupent entre 6 et 10 individus souhaitant vivre en communauté, fleurissent un peu partout sur le territoire.

Les porteurs de projets d’habitat partagé sont aujourd’hui une solution à privilégier pour répondre non pas seulement aux besoins des seniors mais aussi à leurs aspirations pour leur projet de vie. Et la vie ne s’arrête pas à 70 ans. Bien au contraire. 

 


Quelle proposition pour loger la nouvelle génération de Seniors?