Le “vivre ensemble” est-il obligatoire en habitat partagé ?

22 septembre 2022

Habitat partagé

Vivre en collectivité est un adage souvent entendu qui peut s’appliquer à des échelles particulièrement élargies comme restreintes.  Cela va du partage d’un même pays, à une région, à un club de sport, à une maison. L’attrait de l’ habitat partagé est souvent sa capacité à créer un “vivre ensemble” harmonieux et rassurant. Mais jusqu’où ce “partage de la vie” doit aller ? On répond à vos questions.

Le “partagé”, choisi ou imposé ?

Alliant besoin d’intimité et nécessité du lien social, l’habitat collectif partagé apparaît comme une solution aux multiples avantages. Au-delà de la mutualisation des coûts et donc des économies, l’habitat partagé permet de créer une communauté qui partage un style de vie et des valeurs communes.

Le concept même de l’habitat partagé se base sur la solidarité, le partage, la diversité et mixité sociale et le respect de l’autre.

Cependant, chaque individu établit une délimitation différente entre ce qui est partagé et ce qui est intime ou privé. Par exemple, certaines personnes apprécieront prendre le petit-déjeuner en bavardant, d’autres préféreront lire en silence le journal, d’autres encore aimeraient écouter les infos à la radio. 

L’habitat partagé implique donc de réfléchir à l’organisation de la vie en communauté. La définition des espaces communs est primordiale pour vivre en groupe mais aussi pour respecter le besoin d’intimité de chacun.

habitat partagé préparation déjeuner

Les espaces communs sont généralement : un lieu de convivialité (salon), une cuisine, possiblement un espace extérieur (cour, jardin). Mais chaque projet d’habitat partagé peut choisir le degré d’intimité des espaces privés. Par exemple, certains projets auront des chambres privées avec cuisine toute équipée, d’autres avec kitchenettes, d’autres sans aménagement. 

C’est donc aux habitants d’établir au préalable leur volonté à repenser leur façon de vivre, et accepter, ou non, de partager non seulement des espaces communs mais aussi des moments en commun.

 

 

 

Le mot d’ordre : flexibilité

S’il existe plusieurs manières de construire le “vivre ensemble”, le mot d’ordre de l’habitat partagé se doit d’être la flexibilité

Imposer des choix contraints aux personnes en difficulté d’autonomie ne créera sûrement pas le “vivre ensemble” recherché en habitat partagé. 

Le degré de flexibilité de l’habitat partagé permettra de répondre aux difficultés que certains peuvent rencontrer et respecter le désir d’indépendance intrinsèque à chacun.

habitat partagé déjeuner

C’est l’exemple que nous donne le UpsideHoM, aux États-Unis. Construit d’abord comme un projet de colocation avec une majorité d’espaces communs, les clients ont alerté les fondateurs sur le modèle choisi : les seniors concernés préféraient avoir un appartement privé séparé avec un petit espace de rencontre.

Désormais, UpsideHoM permet aux seniors à la recherche de flexibilité, de choisir le type de communauté qu’ils souhaitent expérimenter.
Si beaucoup apprécient la socialisation qui a lieu dans les espaces communs, il y a aussi des moments où ils souhaitent être seuls. De même, si certains aiment avoir des repas réguliers, d’autres aiment avoir une plus grande latitude qui permet de créer un horaire qui leur convient mieux.

Le rôle de l’habitat partagé est d’offrir un nouveau projet de vie à ses habitants qui cherchent une solution aux difficultés qu’ils peuvent rencontrer. La niveau de partage et d’intimité fait partie des questions à se poser en amont pour bien préparer son arrivée.